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Enfer insomniaque
C’était quoi ce bruit ? Trop tard, Morphée a pris la fuite
Sensation de torpeur, douleur chronique qui s’invite
Mes paupières ne supportent plus cette nuit parasite
Mes yeux hagards, grands ouverts s’agitent
Mes méninges au bord de l’implosion palpitent
Le temps se faufile, vite, trop vite
Concentre-toi, respire, détends-toi
Dans mon cinémascope, y a mes idées qui galopent, qui galopent
Concentre-toi, respire, détends-toi
Non pas elle, pas elle, pas cette… et merde, j’crois que je fais une insomnie
En tête à tête avec ma tête de lit
Je compte les minutes et les moutons me défient
Sans en avoir vraiment envie je refais le film de ma vie
Les images défilent à une vitesse infinie
Présent, passé, futur, je perd le fil du récit
Ces filaments de souvenirs me mettent au défi
Tout à coup j’ai peur, j’ai l’impression que la folie m’envahit
Concentre-toi, respire, détends-toi
Dans mon cinémascope, y a mes idées qui galopent, qui galopent
Concentre-toi, respire, détends-toi
Insomnie, insomnie, assomme-moi et puis au lit
Impossible d’arrêter la machine infernale
C’est l’enfer insomniaque qui m’attaque le bocal
Tant bien que mal j’essaye de garder le moral
Je me concentre sur des idées banales, un peu bancales
Mais le torrent de mes pensées déferlent dans mon encéphale
Tsunami, séisme, tempête, je vis un véritable attentat cérébral
Étrange atmosphère , visages éphémères, paroles en rafale
Répétitions de représentations aux répercussions collatérales
Impossible de lutter contre cet adversaire subliminal, fatal
Concentre-toi, respire, détends-toi
Dans mon cinémascope, y a mes idées qui galopent, qui galopent
Concentre-toi, respire, détends-toi
Insomnie, insomnie, assomme-moi et puis au lit
Ni tout a fait réveillé, ni tout a fait endormie, figée, bloquée
Soumise aux caprices de ce monstre sans merci, acharné, sans pitié
Qui transforme n’importe quel être humain en véritable zombie, exténué, épuisé
Bref, le temps se dilate, l’insomnie se délecte, mon corps se délabre, je désespère
Ma conscience a perdu les pédales sans que je ne puisse rien y faire
Les heures me paraissent être des secondes sans fin, une éternité
L’appel du sommeil se transforme en obsession lorsque le jour pointe le bout de son nez
J’emporte avec moi les valises de cette nuit blanche, transparente, effacée
Mon corps et mon esprit affaiblis se raccrochent à des mots pour se rassurer
Sieste, abandon, sommeil, parenthèse, virevoltent au-dessus de mes premiers cafés.
Insomnie, insomnie, accroche-toi la journée n’est pas finie…
3 Commentaires pour “Enfer insomniaque”
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Je te savais cérébrale et passionnée par le sommeil et le monde onirique mais là c’est son antagoniste qui t’as inspiré….
Une fois de plus une belle sonorité rythme ta prose et s’impose au lecteur… Pourvu que ta poésie ne se récite pas que la nuit….
4 avril, 2013 à 18:14Hola ¿cómo estás Fanny?
J’aime ta prose, elle me parle. Un peu comme un souvenir lointain, d’une époque révolue. Une période de ma vie ou ma pensée et mon identité étaient totalement confondus. J’étais l’esclave de mes idées. Tantôt avec elles j’arpentais des endroits magnifiques. Tantôt je me retrouvais empêtré dans des marécages infâmes. Cela m’arrive encore aujourd’hui je ne suis pas un être libéré. Mais je connais le pouvoir qui permet de se sortir des idées noirs, on le nomme lâcher prise.
Tes mots te dévoilent, tu as déjà compris que tes idées ne sont pas toi. Que ton pouvoir se situe dans la concentration plutôt que dans le contenu des images qui défilent en toi. Concentre-toi. Respire. Écoute les. Concentre toi. Respire. Regarde les. Concentre toi. Respire. Ressent les. Concentre toi. Respire. Reconnait les puis lâche les.
« Dans tout jeu, il y a un adversaire et il y a une victime. Le tout est de savoir quand on est l’un afin de devenir l’autre. »
J’ai commencé à t’écrire quelques autres lignes mais je ne savais pas ou les envoyer, fait en moi part a cette adresse: lookoud@hotmail.fr
Bisous!
15 avril, 2013 à 18:43Kevin
Bonjour Kevin!
Je ne pensais pas que tu t’en souviendrais, alors j’suis très contente que tu sois passé faire un tour ici
Moi le lâché prise j’y arrive mais pas assez souvent à mon goût!
Comme tu dis je crois encore être l’esclave de mes idées. Mais comme l’as dit Confucius, « connais-toi toi même », et je pense que pour y arriver, il faut forcément un jour ou l’autre aller au plus profond de soi, et par là-même de ses côtés obscurs!
Au plaisir également, et merci pour ta prose et ce bout de toi sur l’autre article!
21 avril, 2013 à 16:13